Exposition Météo des forêts
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Crédit image : Vue de l’exposition « Ring, Sing and Drink for Trespassing », Courtesy de l’artiste et Nathalie Obadia (Paris / Bruxelles), Carlier | Gebauer (Berlin), Lisson Gallery (Londres / New York), © Aurélien Mole.
À l’occasion de sa première exposition personnelle dans une institution parisienne, Laure Prouvost propose une échappée, tant géographique que mentale. Transformant les lieux avec une scénographie originale dont le dessin global évoque tant un œil grand ouvert qu’un sein, elle conçoit dans le même temps divers recoins, testant la curiosité du visiteur et l’invitant à s’y aventurer. Multipliant les points de vue avec générosité et humour, Ring, Sing and Drink for Trespassing est une ode aux chemins de traverse et au dépassement des limites, à la joie de se faufiler à travers un grillage pour découvrir un terrain vague, ou un jardin merveilleux aujourd’hui abandonné, au fond duquel l’artiste aurait trouvé un laboratoire biologique dystopique oublié.
« En tant qu’artiste j’aime souvent perdre le contrôle, faire simplement allusion à certaines choses, afin que chacun puisse se faire sa propre interprétation. Le spectateur doit lui-
Faisant fi de l’accès habituel, un couloir incurvé invite à pénétrer dans l’espace. D’abord recouvert de tapisseries, ce couloir se transforme en treillis métallique entrelacé de branchages et d’éléments hétéroclites (rétroviseurs, framboises, collages, coupures de presse, vases fessus…) : on passe ainsi d’objets manufacturés à des traces de forêts – premier signe que la nature reprend ses droits, mais aussi que le monde extérieur vient se nicher dans les interstices du lieu. L’artiste sort aussi de sa zone dédiée pour disséminer ses étranges messages ailleurs dans le bâtiment : « IDEALLY THIS PLANT WOULD GROW BOOBS AND PRODUCE MILK » [Idéalement cette plante aurait des seins et produirait du lait], « IDEALLY HERE WOULD BE A SMALL CRACK IN THE WALL YOU COULD PASS THROUGH » [Idéalement ici se trouverait une fissure dans le mur que vous pourriez traverser.
Au coeur de l’exposition, une fontaine – symbole de féminité et d’énergie vitale tout en évoquant formellement le sein nourricier – crée une zone de fraîcheur et de légèreté. L’architecture forme une assemblée circulaire, lieu de rencontre pour les visiteurs qui pourront y faire une pause après avoir découvert les panoramas atypiques imaginés par l’artiste. Inspirée par le réchauffement climatique et les aberrations de la nature qui en résultent, Laure Prouvost propose sa version d’un « jardin d’Éden à Tchernobyl. Ring, Sing and Drink for Trespassing nous invite à explorer et célébrer l’ambiguïté, mettant en scène des oeuvres (inédites pour la plupart) pleines d’éléments disruptifs, nous obligeant sans cesse à reconsidérer notre point de vue et notre compréhension des choses. Comme une mise en abyme, l’artiste présente une nouvelle vidéo, utilisant pour son tournage des éléments également présentés dans l’exposition.
Familière de la prosopopée et conteuse hors pair, Laure Prouvost nous invite à participer, à dialoguer avec ses créations et à voir le monde autrement, mettant en avant l’hybridation des formes et des espèces ainsi que la propagation de ses oeuvres dans l’espace. Dans la lignée des mots-
Commissariat : Daria de Beauvais
Scénographie : Diogo Passarinho
Exposition de Laure Prouvost Ring, Sing and drink for Trespassing
22 juin – 9 septembre 2018
Palais de Tokyo, Paris
Plus d’information sur : https://www.palaisdetokyo.com/fr
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