Natalie Jeremijenko
Natalie Jeremijenko aborde les problèmes environnementaux en combinant le savoir-faire des ingénieurs avec l’art public et une équipe de volontaires.
Crédit image : Cérémonie du Prix COAl 2017, Emmanuel Nguyen Ngoc
Designer française, Anne Fischer est diplomée en 2016 de la Design Academy d’Eindhoven, sous la direction d’Ilse Crawford, Formafantasma, Atelier NL et Olaf Stevens. Inscrit dans notre société de consommation, le design joue selon-elle un rôle majeur pour le futur de notre planète. Elle voit le consommateur comme un acteur et le design comme un scénario. Considérant le monde comme un écosystème où tout est interconnecté, Anne a une approche transdisciplinaire du design qu’elle utilise afin de développer des solutions locales ayant un enjeu global. Fascinée par le potentiel de la nature et du végétal, elle aime explorer les domaines des sciences, de la botanique, de l’ethnobotanique, de la santé, de l’artisanat ou des propriétés des matériaux. Elle expérimente la matière, en s’inspirant de ces domaines distincts, afin de révéler des objets significatifs, traitant de sujets comme le bien-être de l’Homme mais aussi le bien-être de sa planète.
Anne Fischer est la lauréate du Prix COAL Art et Environnement 2017 pour son projet Rising from its Ashes. Ce projet est né sur le site des Avinières, dans un petit hameau cévenol. C’est là que deux fleurs des champs Anthyllis vulneraria et Noccaea caerulescens, se sont adaptées au fil du temps jusqu’à décontaminer les sols de cette mine de zinc, l’une des plus anciennes de France. Ces deux herbacées, que les scientifiques qualifient d’hyperaccumulatrices, extraient puis stockent les métaux lourds des substrats pollués, mais deviennent à leur tour toxiques. Utilisées dans le cadre de procédés de phytoremédiation (autrement dit de dépollution par les plantes) Anthyllis vulneraria et Noccaea caerulescens nécessiteraient plus d’un demi-siècle pour purifier le site des Avinières, d’où la nécessité de s’interroger sur le devenir de ces plantations. En collaboration avec Claude Grison, chimiste au laboratoire ChimEco du CNRS de Montpellier, Anne Fischer a donc recherché des pistes de valorisation pour ces étranges végétaux. C’est en se tournant vers l’histoire de la région que la designer a envisagé d’en tirer des émaux. Outre leurs ressources minières, les Cévennes étaient en effet très connues pour leurs poteries : à l’époque de Louis XIV, les vases d’Anduzes connaissent leur heure de gloire, leurs larges pots servant de contenants à la collection d’orangers de Versailles. Or Anthyllis vulneraria et Noccaea caerulescens, calcinées à basse température, permettent de produire des émaux aux nuances particulières, ce qui neutralise les effets toxiques des métaux lourds dans une fine couche de verre. Anne Fischer souhaite explorer le potentiel de ces plantes afin de lier passé industriel et tradition, revitalisant une région et son patrimoine.
À propos de Anne Fischer :
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