Bernard Brisé
Bernard Brisé photographie dans sa dernière série, comme une fin du monde annoncée, liée à l’érosion côtière ou à l’activité…
Crédit image : Barbara Fecchio
Son oeuvre, reconnue internationalement depuis le milieu des années 1980, mèle nouvelles technologies et éléments naturels, notamment sonores. Elle est un dialogue constant de l’homme avec la nature où l’espace jusqu’à lors dévolu au pouvoir des images devient un lieu d’écoute. Les éléments technologiques (graines de lumières, flutes solaires…) servent à ramener l’attention sur la nature. L’oeuvre d’Erik Samakh se répartie en deux catégories, d’une part, des installations acoustiques réalisées à partir de dispositifs technologiques généralement autonomes et interactifs (les MAA, modules acoustiques autonomes), et d’autre part, des environnements naturels de type sous-bois ou marécages dans lesquels Erik Samakh crée des situations d’ordre communicationnel entre espèces, aussi bien animales (et Samakh n’oublie généralement pas d’y inclure l’être humain) que végétales, et ce sans faire forcément appel à la technologie ». Les installations sonores d’Erik Samakh sont discrètes et ne perturbent pas l’environnement. Elles nous rendent sensibles à la beauté des petits sons de la nature, ces sons qui interagissent avec notre imaginaire.
Ce qu’il y a de remarquable dans le travail de Samakh, c’est sa capacité à combiner les technologies les plus pointues aux éléments de la nature les plus primaires, faisant en sorte que cela ait l’air simple, mais sans que l’on puisse en même temps comprendre les artifices à l’oeuvre dans son travail. Jouant sur la perception et la participation du spectateur, Samakh réussit le pari magnifique de bluffer ce dernier en l’empêchant de saisir les ficelles qui président à telle ou telle installation. « Différentes expérimentations, installations acoustiques au comportement animal m’ont amené à concevoir des outils particuliers que j’appelle : “modules acoustiques autonomes”. À l’image de la plupart des animaux, les modules acoustiques peuvent hiberner. Les machines ne consomment alors que le minimum nécessaire aux fonctions élémentaires de leurs circuits. Les temps d’émission et leur intensité dépendent de l’énergie emmagasinée dans la journée, selon la capacité de la batterie et de la surface du capteur solaire. Cette autonomie impose un comportement particulier. Les palpeurs des robots acoustiques permettent l’analyse du “climat” de l’espace. Anémomètre, thermomètre, hygromètre, radars, peuvent être connectés aux entrées dont est équipée la carte du microprocesseur. Ainsi le module reste en perpétuelle résonance avec le milieu, pour y diffuser ses sons. S’agit-il d’une nouvelle espèce s’intégrant à son monde d’adoption tout en l’influençant ? Erik Samakh, “Modules Acoustiques Autonomes”, Entre chiens et loups, Centre d’art Le Crestet.
Exemples d’oeuvres
Dans Grenouilles communicantes montré en 1991 dans la manifestation Machines à Communiquer, des grenouilles vivantes « conversent « avec des grenouilles enregistrées. L’installation Les Joueurs de flûte, est constituée d’une vingtaine de modules émettant un son un peu répétitif, comme le chant d’un grillon. Ils furent placés à Enghien dans la banlieue de Paris dans le marronnier près de l’établissement thermal en 1997. En 1998, l’installation sonore, est diffusée à partir de l’île des Cygnes et, de là, se propage dans la ville, où d’autres emplacements sont envisagés afin de faire rebondir les sons de manière inattendue.
À propos de Erik Samakh :
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