#loveplanet, la campagne de collage participative
Street Art Rébellion et Extinction Rebellion lancent une campagne de collage participative pour les tous les luttes écologistes.
Crédit image : Gilles Raynaldy, Œuvre réalisée dans le cadre de la commande photographique nationale « Réinventer Calais », Centre national des arts plastiques et PEROU © Gilles Raynaldy
Dans le cadre de la commande photographique « Réinventer Calais », huit artistes photographes ont été sollicités : Lotfi BENYELLES, Claire CHEVRIER, Jean LARIVE, Élisa LARVEGO, Laurent MALONE, André MÉRIAN, Gilles RAYNALDY, Aimée THIRION.
Leurs projets se développent depuis janvier 2016.
Le comité de pilotage était composé de représentants du Centre national des arts plastiques, du PEROU, de Béatrice Didier, directrice du Point du Jour à Cherbourg et de Bruno Serralongue, artiste.
Cette commande s’inscrit dans la continuité de l’action que mène l’association PEROU « parce qu’il est question de soigner le regard que collectivement nous portons sur Calais. Parce qu’il est question de renverser les évidences, et de cultiver enfin le récit d’une ville-monde aujourd’hui écrasé par une iconographie du pire. Parce qu’il est question de faire place enfin à cette « ville invisible » constituée de la matière des constructions, des rêves, des relations, des commerces en tout genre qui font effectivement lieu. Parce qu’il est question de rendre publique une autre écriture politique, et d’entendre enfin la New Jungle de Calais comme « tiers paysage ». » (Gilles Clément, président du PEROU)
Les œuvres réalisées seront inscrites sur l’inventaire du Fonds national d’art contemporain, collection que le Cnap enrichit, conserve et diffuse en France et à l’étranger.
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LOTFI BENYELLES
La « jungle » a coexisté deux ans aux côtés de Calais avant son évacuation et sa destruction en octobre 2016. Durant cette période, les rencontres entre Calaisiens et migrants n’ont pas fait de la « jungle » et de la ville de Calais un ensemble. À Rio ou Alger, le migrant récent côtoie l’habitant de longue date au sein du bidonville. C’est une étape avant un déménagement vers la ville officielle à moins que l’amorce de quartier ne finisse par être reconnue par les autorités. À Calais, il faut renoncer au récit d’un tout et envisager les fragments d’un espace possible.
CLAIRE CHEVRIER, LEY LAND, 2016
Mon projet est de réaliser un roman-photo à partir de larges extraits du livre Le Camion de Marguerite Duras.
Je souhaite faire des prises de vues autour des territoires et des lieux de passages autour de Calais : terminal des ferries, tunnel sous la Manche, gare TGV. Plusieurs histoires apparaissent en filigrane des restes de bunkers de la dernière guerre, des fragments de la « jungle », la rue de l’Auberge des Migrants mais aussi le territoire de Calais, l’agencement du territoire ; les zones qui se succèdent avec des qualifications différentes, des fonctions différentes, comment l’espace est pensé… Comme dans Le Camion, les maux réapparaissent dans le paysage. Le camion est une image mentale. Il y a plusieurs années, j’avais travaillé à partir de romans-photos ; cette forme s’est imposée à moi pour sa capacité fictionnelle qui vient renforcer cet aspect « image mentale ». Je veux aussi interroger l’espace de représentation qu’offre la photographie en regard de cette citation de Jean-Luc Godard : « Il faudrait cesser de penser que le langage de l’opprimé est celui du documentaire, et celui de l’oppresseur celui de la fiction. »
JEAN LARIVE, SÉRIE « CALAIS DES OISEAUX »
La figure de l’oiseau questionne les représentations à l’œuvre au sein même des populations migrantes. Par sa dimension transculturelle, elle agit ici comme clé de lecture commune dans une évocation du quotidien des habitants de la « jungle » pensée comme un poème visuel. De l’arrivée sur Calais à l’obligation du départ et à la destruction du lieu, les 22 images qui composent la série dessinent un « séjour type » empruntant autant à l’objectivité des faits (détails de construction, scènes de la vie quotidienne) qu’à la symbolique des idées et des formes.
ÉLISA LARVEGO
Ce travail photographique évoque les liens entre les réfugié(e)s et les personnes qui viennent de l’extérieur : les bénévoles et les salariés. Les lieux de vie sont aussi représentés à travers ces images, grâce aux portraits qui dévoilent autant la personne que l’espace qu’elle occupe, mais aussi avec des vues de paysages et d’architectures qui permettent d’élargir et de complexifier l’idée que l’on se fait de ce territoire.
LAURENT MALONE
Considérant que Calais est aussi habité par 5 000 exilés, non pas errants mais héros, rescapés de l’inimaginable, armés d’un espoir infini, depuis janvier 2015 j’ai prêté attention aux façons de « faire avec », ces stratégies quotidiennes de survie déployées par, ces femmes, ces hommes « en attente » ici. À ce jour (juillet 2016), dix-huit études, comme autant de documents photographiques, sonores, écrits et cinématographiques, ont ainsi été constituées. Ainsi que dix-neuf « écrire » ou comment écrire une lettre à ses proches (film et atelier d’écriture) (projet en développement mais dont certains éléments figureront dans la sélection chronologique) et vingt sélections chronologiques (250 images fixes, 10 séquences cinématographiques et sonores).
ANDRÉ MÉRIAN
Pour cette commande, j’ai choisi volontairement de m’éloigner de la « Jungle », pour documenter des itinéraires des réfugiés à travers les paysages autour de Calais, et en périphérie de la jungle. Je questionne les notions de frontières, de sécurité, de surveillance, les chemins empruntés et certains créés par les protagonistes et les traces éphémères laissées dans le paysage…Toutes ces images sont faites en marchant. Pour moi c’est la meilleure façon d’observer de regarder et de construire.
GILLES RAYNALDY
Travaillant et participant conjointement aux réflexions et aux actions de l’association le PEROU, Gilles Raynaldy a pris conscience que sur ce territoire calaisien se réalisait une expérience urbaine et sociale de première importance dans notre histoire. Il choisit donc de photographier les inventions, les résistances, les adaptations, les bricolages en tous genres des gens qui y habitent. À l’encontre d’un repli sur soi et du triomphe du spectaculaire, ses photographies partagent avec le spectateur des moments de rien, de confiance et de proximité, de complicité avec l’étranger, des signes d’un bonheur éphémère et d’espoir.
AIMÉE THIRION
Dans cet espace ont coexisté, migrants, bénévoles, humanitaires, force de l’ordre, jusqu’à son démantèlement. Mon travail photographique témoigne des instants de vie sur ce territoire, de ses hommes, femmes et enfants, puis du silence et de la mémoire, générés par sa disparition. Cette mémoire exposée est proposée notamment par des témoignages des acteurs de ce lieu. Différents supports matérialisent ces moments fixés par des images en noir et blanc et en couleur.
Toutes les informations sur : www.cnap.fr/laureats-de-la-commande-photographique-nationale
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L'expérientiel 3 - Par Louise Boisclair
Comment le musée s'empare-t-il de des enjeux écologiques ? Quelles sont ses actions dans ce domaine ? À quels niveaux…